Historique

Classée aux monuments historiques le 27 juin 1983

En 1101, don par Robert de Montberon (de monte berulli) et Guillaume de Matha, son frère, confirmant le don fait par leur père Audouanas de l’Eglise d’Haimps à Girard évêque d’Angoulême.

En 1108, restitution de cette église d’Haimps à la cathédrale d’Angoulême par Guillaume Taillefer «Wilhelmus agnomine Incisor ferri ecclesiam de Aent in sanctonensi pago sitam dei gratia Engolismensis comes in castellania mastacci » et Fulcho son fils.

En 1111, Mercredi 9 janvier, restitution par Robert de Marthon, Guillaume et Hugo, ses frères et leur mère Pétronille à Gérard, évêque d’Angoulême, de la quatrième partie de l’église d’Haimps avec ses dépendances qui furent autrefois aux évêques d’Angoulême.

En 1112, confirmation à Gérard, évêque d’Angoulême par Pierre Baudrand du don fait par Aldouin Ostend et son frère Aize de la moitié du droit qu’ils avaient sur l’église d’Haimps.

En 1113, restitution de la moitié de l’église d’Haimps, de la moitié de la dime du cimetière, du casuel et de toutes les appartenances de cette église, à la cathédrale d’Angoulême par Boson, frère d’Aimeri, vicomte de Châtellerault qui possédait la moitié du château de Matha et était depuis longtemps excommunié pour avoir usurpé cette possession de l’évêque d’Angoulême. Et pour ce pacte, Gérard, évêque d’Angoulême, donne à Boson deux cents sous et un cheval estimé cent sous. Fait en 1113 dans le cloitre du monastère de Vaux.

En 1161, Foulques de Matha, frère de Guillaume, comte d’Angoulême, du consentement de Geoffroy leur père, se désistent des prétentions qu’ils avaient sur l’église d’Haimps.

En 1161, Pierre 1, évêque d’Angoulême, cède à l’abbaye de Saint-Jean, l’église d’Haimps en échange de Saint-Cybard qui avait été retiré de sa dépendance.

Elle devint dès lors l’abbatiale des moines bénédictins d’Haimps qui dépendaient de Saint Jean d’Angély et le restera pendant des siècles. La petite porte ronde est d’ailleurs toujours appelée « porte des moines » ; l’actuelle rue de l’Abbaye se prolongeait vers le sud jusqu’à cette porte, le cimetière s’étendait devant l’église qui était dégagée des habitations et dans laquelle on enterrait certains notables.

Vers 1400, comme celle de St Hérie, elle fut incendiée par les Anglais et s’effondra partiellement. La façade nord du transept et le chevet furent alors reconstruits en style gothique mais sans doute pas le plafonnage en voûte de la nef.

Plus tard, soit naturellement, soit durant les guerres de Religion, une partie du grand fenestrage ouest s’effondra et fut remplacée par une maçonnerie en moellons.

Entre temps, l’église devenue paroissiale dépend de l’évêque de Saintes, les moines ne s’y font plus inhumer mais continuent à pourvoir à son entretien comme tous les paroissiens. Pour loger le curé on a fait construire la « maison de la Cure » (aujourd’hui maison Vilain) qui s’appuie sur elle. C’est alors que les murs intérieurs sont couverts de fresques et peintures et de la litre funéraire portant les armoiries du Cluzeau, dont nous allons bientôt redécouvrir les restes.

De 1630 à 1789, les curés notent les interventions d’entretien et d’amélioration :

En 1724, rétablissement des trois chapelles de St Joseph, de St Jean et du St Rosaire, chacun grâce à la générosité d’un seigneur ou d’un bourgeois. A noter que celle de St Joseph (face à la porte des moines) était auparavant dédiée à Sainte Anne comme en témoignent les inscriptions dévoilées.

En 1729, une croix de pierre est érigée devant l’église pour remplacer celle dite « croix Dorneau » qu’avaient renversée de « misérables huguenots ».

En 1732, pavement complet de l’église (l’était-elle auparavant ?) le chœur au dépens de Mr l’Abbé, la nef au dépens de la paroisse imposée de 70 livres (la maison du Cluzeau donna 6 livres, celle de Fresneau ne donna rien). On refit aussi la grande porte dont la ferrure a été payée par le seigneur de Matha et le vitrail au-dessus. C’est probablement à ce moment-là que le seuil de la porte a été remonté pour éviter l’introduction des eaux de ruissellement du cimetière dont le niveau remontait petit à petit. A partir de cette réfection du dallage on cessa d’enterrer dans l’église et on se mit à enterrer aussi dans le cimetière de la Croix Hozannière (l’actuelle place du bourg).

En 1778, réfection de la tribune.

A la révolution, l’église ne fut pas désaffectée (ou peu de temps) mais c’est alors que, sous une couche uniforme de chaux blanche, on fit disparaître les peintures vestiges de la religion et des seigneurs. La maison de la cure ayant été vendue comme bien du clergé, on construisit peu après une petite sacristie adossée à l’église côté nord, adjonction supprimée depuis …

Au cours des deux derniers siècles, les délibérations du Conseil municipal montrent que la commune, propriétaire du monument, tient à sa conservation et fait les travaux extérieurs d’entretien nécessaires. L’un d’entre eux, vers 1905 (année de la séparation), consista à remplacer le coq du clocher par un drapeau tricolore.

Quelques travaux intérieurs nécessaires furent entrepris sans aucun souci d’authenticité (éclairage électrique, revêtement ciment dans l’allée du chœur, peinture de la chapelle de la Vierge). Vers 1960, la sacristie fut démolie et sa porte rebouchée.

En 1982, à la suite d’une tornade qui ravagea une partie du bourg, la toiture fut dévastée et le fronton Est s’écroula. La réparation fut l’occasion de classer notre église qui auparavant n’était qu’à l’inventaire des Monuments historiques.

Depuis, la Municipalité, appuyée par un comité de soutien, a obtenu l’établissement d’un programme de travaux en plusieurs tranches à partir de 1994, qui comporte outre des réhabilitations extérieures, le dégagement des baies gothiques, la réfection du dallage, de la tribune, et du plafond voûté de la nef, la pose de vitraux, ainsi que la mise à jour des vieilles fresques peintes découvertes dans le transept. A cette occasion, la sonnerie de la cloche a été électrifiée, rappelant trois fois par jour sa présence.

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